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L’aspartame, un édulcorant controversé

Qu’est-ce que l’aspartame ?

L’aspartame est une molécule chimique, également désignée par L-Asp-L-Phe-OMe, un dipeptide qui dérive de deux acides aminés à savoir l’ester méthylique de la L-phénylalanine et l’acide L-aspartique. Cette molécule se dégrade dès qu’elle atteint 40°C dans des milieux hydratés (mais reste stable à l’état sec, jusqu’à 120°C).

Trois synthèses existent, permettant d’obtenir cette molécule. Tout d’abord la synthèse chimique qui se base sur la phénylalanine et l’acide aspartique. La synthèse enzymatique, qui inclut une enzyme offrant un meilleur rendement que la synthèse chimique, permettant de diminuer le goût amer. Enfin, pour répondre aux besoins des industriels, la synthèse biotechnologique est aujourd’hui la plus couramment utilisée, permettant d’arriver à un rendement frôlant 100%. Elle utilise également la thermolysine comme enzyme.

Quelles sont ses particularités sucrantes et digestives ?

Le pouvoir sucrant de l’aspartame est très particulier, il se rapproche du goût du sucre naturel sans amertume. La différence d’avec les autres goûts d’édulcorant vient probablement du fait que le type de système AH-B dans la molécule peut influencer les propriétés gustatives.

Au niveau de la digestion, il faut savoir que chaque composante de la molécule suit une voie de métabolisation. L’aspartame se retrouve complètement dégradé lors de son passage entre l’intestin grêle et le système circulatoire sanguin.

La consommation d’aspartame est-elle nocive ?

On trouve l’aspartame dans de nombreux produits de consommation comme les boissons allégées, en parapharmacie comme les vitamines ou encore les sirops pour la toux. Particulièrement médiatisée, l’utilisation de l’aspartame a déclenché une vive politique depuis que la molécule a été mise sur le marché en 1974. Force est de constater que malheureusement, l’aspartame n’est pas suffisamment étudié de façon scientifique pour corroborer les différentes accusations qu’il suscite. Par exemple, un article publié par J.W. Olney en 1996 affirme que l’augmentation des cas de tumeurs au cerveau serait une conséquence de la consommation d’aspartame. Le risque de désinformation est très grand, et malheureusement les études publiques ne sont pas assez nombreuses pour confirmer ou infirmer ces dires. Or, l’EFSA a conclu en 2013 sur la base d’une étude plus récente que l’aspartame ainsi que ses produits de dégradation ne sont pas nocifs pour la consommation humaine, selon les niveaux d’exposition actuels.